La vieille odeur d'un rêve mal essuyé
- MB
- 30 sept. 2013
- 2 min de lecture

Seigneur Jésus, Seigneur Jésus, Seigneur Jésus... C'est de cette façon, murmurée, que j'ouvre mon cœur à la prière. Assis sur mon coussin, le chat vient ronronner contre moi. L'aube n'est plus très loin. La vieille odeur d'un rêve mal essuyé, m'agace encore. Je respire profondément. Je souffle en rentrant bien mon ventre. Ça va pas me faire de mal, j'ai toujours trop de bide. Je ne mets plus certains de mes pantalons. Je ne parviens pas à faire le vide propice à une bonne méditation. Je reprends mes profondes respirations. Le vide revient. Je fuyais dans ce rêve, alors que j'allais pénétrer dans le Saint des Saints. La peur m'a sauvé. J'ai pris mes jambes à mon cou.
Comment ça peut se faire que de prendre ses jambes comme cela ? J'imagine une ancienne fresque de pierre romane. On y voit souvent un acrobate les jambes à son cou. Renversé, il a changé de vie. L'acrobate s'est retourné et voit le ciel autrement. Le retournement de l'acrobate surprend toujours. Le changement radicale interpelle toujours. Cela suscite de l'étonnement et un peu d'envie. Souvent après réflexion, on lui impute un sentiment de suspicion.... J'ai fini. Soulagé mais honteux. Le Saint des Saints m'était accessible. Le mystère m'a effrayé. Pas tout à fait. J'ai ressenti l'interdit.
Mais si je perçois l'interdit comme une proie sur laquelle mon instinct m'a précipité, là, la quiétude du doux renoncement face à la puissance de l'interdit, l'a emporté. Le renoncement a vaincu, il s'en ai suivi du soulagement. Au bout de ma fuite, j'ai atteint une zone sombre, habitée par la honte. Le sage renoncement, la conformité aux lois de l'interdit, vaut-il, vaut-elle mieux que le risque terrifiant du mystère qui....
Le téléphone sonne.
_ allô ?
_ça va ?
_pas trop. Je suis de nouveau dans ma caverne. Je ne vois plus rien. Je ne comprends plus rien. Ai-je parlé de résolution ? Cela me semble tellement improbable !
_J'ai fait un rêve...
_Ah ! Dans cette caverne, j'ai l'impression de la non-vie vivante. J'ai renoncé. J'ai l'impression d'avoir renoncé à tout.
_Ah ! Toi aussi... écoute mon rêve.
Je lui raconte mon rêve.
_C'est cela, mais qu'est-ce qui est interdit ?
_Ou pourquoi se l'interdit-on ?
_Je te vois venir, oui j'ai peur.
_Est-on prêt à voir ça Face. En est-on digne ? Et quel état de notre être correspondrait à cette dignité ? Un état secret, si secret qu'interdit !
_Quand peut-on se revoir ?
_Ah ! Tu vois, même au plus profond de ta caverne... il y a une petite lumière scintillante et qui l'est de plus en plus, et qui nous attire des lors que l'on se sait écouté...
Je ne suis pas parvenu à faire le vide. Je ne sais toujours pas méditer. Que l'on me pardonne. Seigneur, accorde-moi ton pardon. Merci, mon infini gratitude pour tout cet amour dont tu nous inondes. Mes enfants sont lovés au sein de ton amour, que ton cœur est chaleureux ! Seigneur Jésus, Seigneur Jésus, Seigneur Jésus.
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