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BOUDDHA et la jeune femme

  • MB
  • 20 janv. 2014
  • 2 min de lecture

Il est 3 heures. Tout le monde dort. Je n'ai plus sommeil. Le BOUDDHA m'appelle.

Je prends mon coussin à méditation. J'ouvre la porte-fenêtre. J’éteins le chauffage. J'allume la bougie que présente BOUDDHA. Je m'installe sur mon coussin. Les jambes sont raides. Je respire profondément les yeux mi-clos. Je trouve un espace de calme en moi. Mes respirations me font du bien. Mon corps a trouvé sa bonne place. Les jambes se sont détendues. Le visage de BOUDDHA est doucement éclairé par la bougie dont la flamme tremblotte. Je suis bien. Le silence. Au cœur de la nuit. Le vent sifflote le long de la fenêtre ouverte. Le chat ronronne, ne tarde pas à trouver sa place sur ma cuisse droite. Le chat réclame une caresse en ronronnant de plus bel.

Le décor sinistre et habituel dehors, s'efface derrière une brume bleue qui s'épaissit de plus en plus. Puis apparaît un immeuble haussmannien de 6 ou 7 étages, large. A une fenêtre, je distingue une jeune femme souriante, assise sur le rebord de la fenêtre, tournée de ¾ pour regarder dehors. Elle me regarde. Elle me sourit d'un sourire figé. Elle a le style de ces jeunes femmes des années 50. Sa coiffure me le rappelle. Et puis j 'aperçois une autre jeune femme à sa fenêtre. Curieusement, elle a la même attitude que la précédente. Mieux que cela, c'est exactement la même. La même jeune femme est à deux fenêtres relativement éloignées l'une de l'autre. Et puis d'autres jeunes femmes apparaissent à leur fenêtre. Toutes les mêmes. Le même sourire, tournées vers dehors de la même manière. La même coiffure. Il y en a de plus en plus. Jusqu'à ce que pratiquement toutes les fenêtres de cet immeuble encadrent la même jeune fille. Alors je me décorpore. Je vole vers l'immeuble. Plus je m'approche de l'immeuble, plus ces jeunes femmes vieillissent. Leurs cheveux tombent en loque, leurs vêtements se déchirent. M'approchant encore, certaines vieilles deviennent des squelettes. Je suis maintenant tout près de l'immeuble, à une dizaine de mètres. Je m'en approche encore. Il n'y a plus que des squelettes aux fenêtres. J'atterris sur le rebord de l'une d'entre elles. Les squelettes sont tombés en poussière. A la place des fenêtres de cet immeuble bourgeois, des trous noirs. Profonds. Noirs profonds. De ce profond , j'entends des battements d'ailes. De ces trous noirs sortent des corbeaux au vol lourd. Ils me frôlent, se dispersent dans la nuit en croassant.

Sur ma cuisse droite, le chat ronronne et attend une caresse.


 
 
 

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