Entre rêve et réalité
- MB
- 8 avr. 2014
- 3 min de lecture

Un ami m'envoie le message suivant : « Bonsoir Marc. Que devient le rêve quand le rêve est fini ? Juste à méditer. Alain » Message très énigmatique vous en conviendrez. Je dis vous, qui êtes ailleurs, à qui je m'adresse lorsque la solitude me fait du charme. A propos d'un rêve, j'en saisi un, noté autrefois. Ce rêve inaugurait un rêve éveillé. Éveillé que j'étais au cœur de cet amour vécu comme dans un rêve. Il est devenu rêve parce qu'il n'est plus. Rêve du 9 Août 2001 : « Je me trouve dans une sorte d'immense tour, construite en béton. Les murs sont d'une très grosse épaisseur. Des scientifiques y travaillent : ordinateurs, laboratoire, de nombreuses personnes en blouse blanche s'affairent. J'y suis mais ne fais pas partie de l’environnement (scientifique). Un tyrannosaure hante les lieux, il me poursuit. Il n'en veut pas aux scientifiques, mais seulement à ma personne. Il me poursuit en sentant mon odeur, ma présence. Je fuis et emprunte un large escalier qui monte et descend, je fuis, je me hâte, à un moment j'aperçois l'horrible monstre. Il présente des couleurs superbes : vertes, rouges, or, jaune, bleues, couleurs très vives. Il sent ma présence, je fuis encore, il cherche l'issue pour m’attraper. Je cours. Je cours encore, franchissant quatre à quatre les marches de l'escalier. Je m'arrête ; me poursuit-il ? Je n'entends plus rien et tout à coup de nouveau, résonnent terriblement ses pas dans ma direction. Je fuis de nouveau. Finalement, je sors de la tour immense. Je suis dehors. Il fait nuit. Je cours ; au bout de deux cent mètres de course une voiture, BMW noire, je me réjouis. Je me retourne, le monstre n'apparaît pas. Le chauffeur de la voiture est une femme d'une trentaine d'années, belle, attirante, sa jupe à mi-cuisse. Elle me dit : « que se passe t-il ? » « un monstre, un tyrannosaure me poursuit ! » « entre ! » dit-elle. La conduite de sa voiture est à droite, comme à l'anglaise. Je claque la portière, la voiture démarre, je me retourne, le monstre est sorti de la tour, à ma poursuite. » Je me sens épuisé. La lande est morne, semble être infinie. Il fait froid. Mes pas sont lourds, s'enterrent régulièrement dans la boue. Il fait froid. La lande est morne et monotone. Le brouillard tombe. Lourd et flasque manteau humide. Je suis épuisé. J'aperçois enfin la BMW noire. Mes jambes flageolent. Le brouillard s'épaissit. Mais la BMW noire est là, toute proche. Je trébuche. J'ai les mains dans la boue. Je m'appuie à la portière de la voiture. Elle couine. La BMW noire est en ruine. C'est une épave. Elle est devenue une épave enferrée dans cette lande immense et morne. J'entends un ricanement de l'autre côté de la voiture. Une vieille sorcière en est sortie. Elle crache en hurlant des crapauds, couleuvres ou autres araignées. Elle ricane. Étrangement, cela ne m'effraie pas mais m’afflige. Elle ricane de plus en plus, j'ai à peine le temps de me retourner, la gueule immense du tyrannosaure s'ouvre sur moi. Mais j'ai le temps de voir dans son œil lugubre un étrange paysage : un lac scintillant, calme ; tout près de son rivage, une petite cabane bouillonnante de fleurs. J'ai encore le temps désespéré de voir s'ouvrir une porte sur une jeune fille aux cheveux d'or. Elle tisse un tapis lumineux de couleurs inouïes, vertes, rouges, or, jaune, bleues, mon cœur s'emballe.... Un rêve d'un rêve fini, construit des arabesques, étouffe des sanglots maussades.... La gueule du tyrannosaure s'ouvre infiniment.... Toutefois, je l'aimerai, devrai-je en mourir. Le lendemain, Emma regarde un dessin animé à la télévision. Un terrible tyrannosaure est en scène et terrorise les héros. Je sors, l'envie de fuir une ambiance maussade. Le goût d'un amour éteint a quelque chose d'effrayant. Comme si tu étais traqué par l'indicible ; un sentiment qui surgit de nul part dont on ne peut rien dire, contre quoi on ne peut rien sinon d'implorer la compassion du seigneur. Je fuis donc. Au bout du chemin, improbablement, un véhicule est garé sur le côté. Il s’agit d'une BMW noire. Le rêve me hante. Je m'approche du véhicule aux vitres noires. L'intérieur est invisible. Qu'ai-je à éclairer à l'intérieur afin de rompre le cycle de ces rêves dont le retour aux sources, lancinant, fait mugir du fond de l'âme, des monstres immondes, toujours prêts à surgir.
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