Méditation
- MB
- 27 mai 2014
- 2 min de lecture

Me tournant vers l'orient, le nouveau jour pointant à peine, je me mets en position de méditation. Je fais appel à de profondes respirations. Je sens du plaisir à gonfler mes poumons, et puis aussi à me ressentir en communion avec le silence de l'aube.
Seul le chant suspendu du merle, seul le frimas d'un temps encore pluvieux, seul l'ondulation, là-bas, d'un rang de peupliers, seul, au cœur de ma solitude, je frissonne de délectation.
Faisons le vide. Un lac. De lourds nuages circulent, à vive allure, à sa surface. Je frissonne. Et le parfum d'un jour nouveau. Une ombre lasse ondule au bord du lac.
J'entends le murmure de son monologue. Le filet de voix se fait plus clair. J'entends son souffle, sa plainte entre chaque phrase qu'elle espace, comme si elle voulait fermement l'incruster dans ma mémoire. La lance, qui a percée mon flanc, est au fond du lac, depuis si longtemps. Ils furent nombreux ceux qui ont désespérés de la trouver et qui se sont perdus en l'espérant trop longtemps.
C'est une jeune femme de 30 ans. Très malade. Elle me tend lentement la main que je n'ose saisir.Mais peut être est-il temps que je l'aide.Je l'accompagne maintenant à la source. Là ou elle doit être soignée. Le lac est recouvert d'une épaisse brume. Il a disparu. Surgissent des ombres sombres, comme de grands vieux arbres, revenus de temps immémoriaux. Je reconnais la forêt sacrée qui surplombe l'Abbaye de FONTENAY. Ainsi, je sais ou se trouve la source. L'inconnue maladive s'allonge dans l'eau du ruisseau. Lui ai-je demandé de le faire ? J'ai l'impression que oui tant elle le fait naturellement. Au dessus de sa tête, des myosotis apparaissent à foison, vont sur sa robe blanche et semblent s'y incruster. Sa robe ainsi devient bleue. La belle jaillit de l'eau, m'éclabousse et s'en va en riant. Elle disparaît peu à peu au cœur de la brume du lac.
Le soleil s'est installé suffisamment haut pour disperser maintenant la brume dorée.
De nouveau, de lourds nuages circulent vivement à la surface du lac. Tout semble s'être déroulé rapidement.
Mes jambes, pliées, me font mal, c'est manifestement la fin de ma méditation. Je garde l'impression de ce joli visage malade, comme une douce souffrance qui cache un grand mystère. J'entends rire au loin ; d’où cela vient-il ? Mais il est vrai, aussi, que par méditation on entend faire le vide. Ne plus penser. Rien ne doit nous distraire.
C'est loupé : mes rêveries ont séduit mon désir de méditation....Tu peux rire, va, j'essaierai encore.
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