Perdu sur le chemin

C'est lourd. J'ai la poitrine serrée. Avancer est un danger, une ouverture vers une nouvelle déconvenue. Reste à oublier. Mais cette solution est bien vaine. Où que j'aille, ça me rattrape, impossible de s'en sortir, le sol du chemin est semé d’embûches.

Rêve : « Je suis sur une route de campagne, seul. Je rentre chez moi (?). Je n'en suis pas sûr. En fait, je suis un peu perdu. Puis j'aperçois, traversant la route, d'étranges bêtes rampantes, cela fait penser à de gros mille-pattes, ou bestioles molasses de mer. De couleur rose. Plus j'avance, plus il y en a. Et de différentes tailles, elles viennent toutes de gauche vers la droite en traversant la route. Il y en a tant que je ne peux éviter de marcher sur quelques unes. Bestioles répugnantes sans être effrayantes. Je poursuis ma route, emprunte maintenant une grande allée bitumée, bordée de grands arbres. A ce moment-là, il y a moins de bêtes et sont plus petites. Au bout de cette grande allée, j'aperçois une grande et austère demeure. «

Ces bêtes, d'aspect glauque, sont autant de craintes et d'ennemis, basses contingences, mais imparables, inévitables, répugnantes, mais si nombreuses, que je me trouve bien obligé de marcher dessus. Ce fait-là finalement, les rend plus inoffensives. Elles l'étaient de prime abord ; c'est le fait qu'elles soient innombrables qui les rend effrayantes. Elles sont ensuite, moins nombreuses. Une large allée ; un moment de calme, une sérénité retrouvée. Les bêtes, plus petites, plus rares, n'ont plus la même couleur. Elles sont devenues brun-claires. Leur présence devient naturelle. La grande demeure : est-elle habitée ? J'ai l'impression que non. Si elle est habitée, c'est par un personnage hors du temps ; qui n'est pas de ce temps. Seulement visible à ceux qui sont passés par ce chemin. La rencontre insolite, improbable n'est accessible qu'à ceux qui sont passés par cette épreuve. Mais la rencontre improbable n'est pas sans danger, elle contient de l'inconnu. La porte vers un monde étrange.

Le rêve nous livre un questionnement très désagréable à supporter. Mais en faire l'économie, est illusoire à tous ceux qui se trouvent sur le chemin, avec le sentiment certes, d'être un peu perdu.