A MIRAMONT

Seigneur Jésus, Seigneur Jésus, Seigneur Jésus.... C'est de cette façon, murmurée, que j'ouvre mon cœur à la prière.

Dimanche dernier, nous sommes allés, Valérie et moi à Miramont. Miramont, au dessus de Barbaira. Un village endormi à environ 30 kilomètres de Carcassonne. En vue de Barbaira nous sommes accueillis par un aigle majestueux, descendu étonnamment bas pour nous recevoir et nous encourager. Convaincus par sa présence improbable, nous serpentons en confiance les petites ruelles du village, puis nous nous élevons vers Miramont. L'aigle a disparu ; en ces terres cathares, la présence de SAINT JEAN (L'aigle) n'est pas si surprenante. ( les parfaits parlaient du Seigneur avec l’Évangile de Saint Jean sous le bras). La petite route monte rudement. Nous voici seuls au monde. Le ravin est proche. Le fond de l'air, tiède, embaume de parfums inouïs, enivrant. Des coulées de pierres s'ébrouent à notre passage. De l'ombre à la lumière, de la lumière à l'ombre, il fait lourd, puis une main de fraîcheur nous caresse le front, nous passons près d'un vieux chêne qui patiemment, soulève le bitume de la petite route perdue. Perdue dans les temps anciens. Nous glissons vers les temps anciens. Les temps anciens sont notre proche avenir et nous voici au pied de la muraille. Encore un petit chemin pour descendre et respirer, puis remonter vers la muraille que l'on peut enfin toucher. Le coin de la forteresse présente un angle à 60°. Nous perforons le passage vers ces temps anciens. La paix, la sérénité nous enlacent. Quelle est bonne cette respiration profonde. Je ris au fond de moi. Valérie grossit d'énergie salvatrice. Nous regardons la vallée. Là-bas, tout au fond, se traînent les créatures d'avant ces temps anciens. A cette époque ou des âmes en errances se déplaçaient, apeurées dans des chariots de fer. Les petites créatures d'avant les temps anciens avaient l'âme attachée à d'étranges appareils lumineux. Parfois, tout s'éteignait, laissant place à de longs hurlements. Là-bas, loin, tout au fond de la vallée soufflait la bête insidieuse digérant les rescapés de ce monde en perdition. Entre les pierres vivantes de Miramont, fleurit la camomille, la marguerite et le trèfle sauvage. Un figuier s'est niché sous la voûte à moitié écroulée de l'ancienne chapelle. Les temps futurs nous ont parlé d'espoirs en imitant le chant du rossignol. Puis nous avons exprimé notre gratitude. Nous avons refermé la porte de ce lieu de transformation. Seigneur Jésus, Seigneur Jésus, Seigneur Jésus, pardonne les, ils ne savent pas ce qu'ils font.