Vous serez ravis de connaître la vérité
- ramoncelli
- 6 févr. 2015
- 3 min de lecture

Je respire profondément. Plusieurs fois profondément. Mon esprit accompagne ma respiration. L'air frais me pénètre. Un souffle en moi l'expulse. Ma conscience accompagne ce rythme. La mer sur la plage s'étale et se retire. Ma respiration nourrie de ma conscience m'invite sur la plage et la mer étale, languissante m'entraîne ailleurs. Dans un ailleurs étrange. Le ciel est rouge/orange. Un soleil rouge, violent et tournoyant en son centre éblouit la dune. Je suis au bord d'un promontoire qui surplombe des flots noirs, mugissant. Des vagues lugubres, inquiétantes surgissent de nul part. Je suis fasciné par ce spectacle. Au delà de ces flots une colline ronde noyée dans la brume, contient un mystère. C'est un mystère émouvant. Je guette la parole émise du cœur de son temple envahi par la violence de la végétation, exubérante, menaçante. Il y a un mystère, palpitant, il attend que la flamme se rallume, là bas, au cœur de cette jungle luxuriante. Il y a un mystère, plaintif aussi qui attend la main d'un voyageur perdu maintenant.
Derrière moi, sortie d'une grotte à la roche bleue, une immense déesse, vêtue d'une tunique longue, bleue, tend lentement son bras droit et m'indique la direction. L'injonction est manifeste. La déesse m'ordonne de me tourner vers les flots noirs et menaçant. Des âmes en souffrance habitent ces flots. Il m'appartient d'informer ces âmes en peine et douloureusement les unes emmêlées aux autres. Et du fond de mes entrailles, l'injonction majeure se fait entendre : vous serez ravis de connaître la vérité. Tout au bout de l'esplanade sur laquelle je me tiens, un triangle d'or inversé scintille, vibre et m'anime. Je prononce en conscience cette recommandation majeure. La déesse me l'a ordonnée. « vous serez ravis de connaître la vérité ». En écho, ces mots résonnent. Ils résonnent encore et infiniment jusqu'au moment où je reviens ici. Ce monde étrange que je viens de connaître a disparu. Je me retrouve endolori, abandonné par l'intention de ce monde. Un étrange vide sidéral s'est installé en moi. Je regrette ce monde maintenant oublié. Que m'a ordonné la déesse ? Je l'ai oublié un moment ; pour réentendre ces paroles dans des conditions assez étranges : retournant à Vézelay comme j'en ai eu longtemps l'habitude, j'allais retrouver mon arbre. Un arbre en « Y » derrière la basilique. M'adossant à l'arbre, j'entendais remonter du fond de moi, l'injonction de la déesse. Ce retour, brusque et inattendu m'a profondément ému. Cet arbre que je considérais comme une sorte de confident, me remettait en lien avec l'injonction de la déesse régnante sur un autre monde. Quel est ce monde ? J'ai peint ce que j'ai vécu dans ce monde. Je pense souvent à cette colline, au mystère qu'elle cache. Peut-être qu'un jour, il me sera donné de mener la quête étrange conduisant au cœur de ce mystère. J'y pressens seulement un très vieux temple remarquable par ses deux immenses colonnes. En écrivant ces mots, j'éprouve un extraordinaire sentiment d'appartenance. Le but en soi du chemin est symbolisé là dans le mystère d'un vieux temple ravagé par une végétation triomphante. Reste que je ne sais rien de cette porte que j'ai bien du ouvrir pour pénétrer dans ce décor étrange. Était-ce un rêve éveillé ? L’hallucination d'un schizophrène? Il me reste un goût étrange....être ici et ailleurs, finalement étranger...débitant quelques billevesées, plus qu'il n'en faut...
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